Symptômes de la neuropathie diabétique : ce que doivent savoir les seniors

Un engourdissement progressif des pieds ou des mains peut passer inaperçu pendant des mois. Chez les seniors, ce phénomène n’est pas toujours attribué au diabète, alors qu’il s’agit d’une complication fréquente de cette maladie chronique.Des douleurs inhabituelles, une perte de sensibilité ou des troubles de l’équilibre peuvent survenir sans alerte visible. L’absence de symptômes bruyants retarde souvent le diagnostic et la prise en charge, ce qui augmente le risque de complications irréversibles.

La neuropathie diabétique : comprendre un trouble fréquent chez les seniors

La neuropathie diabétique progresse par une atteinte petit à petit des nerfs. Cette conséquence du diabète, qu’il soit de type 1 ou 2, est bien documentée. Quand la glycémie reste élevée avec les années, le système nerveux périphérique finit par en souffrir. La durée d’exposition, qui augmente avec l’âge, explique la fréquence du problème chez les seniors.

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Les seniors diabétiques font face à plusieurs formes de neuropathie. La plus courante, la polyneuropathie, affecte plusieurs nerfs, surtout aux pieds et aux jambes. L’engourdissement, la perte de sensibilité ou les douleurs de type brûlure sont des signaux à prendre au sérieux. La mononeuropathie cible un seul nerf et se manifeste par des troubles souvent plus localisés, parfois difficiles à différencier d’autres pathologies.

Mais la neuropathie diabétique ne se limite pas aux extrémités. Certaines formes, appelées autonomes, impactent le système nerveux autonome qui régule les organes internes. Troubles digestifs, problèmes urinaires, diminution des fonctions sexuelles ou troubles cardiovasculaires : la maladie s’exprime de bien des manières, souvent sans avertissement sonore.

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On distingue généralement ces principaux types de neuropathie chez les seniors vivant avec un diabète :

  • Polyneuropathie : plusieurs nerfs sont concernés, avec une prédominance aux pieds et aux jambes.
  • Mononeuropathie : atteinte localisée à un seul nerf.
  • Neuropathie autonome : les organes internes sont touchés, entraînant des troubles digestifs, urinaires ou cardiovasculaires.

Pour les seniors atteints de diabète, rester vigilant face au moindre symptôme permet de limiter les risques et d’éviter des suites parfois lourdes à gérer.

Pourquoi le diabète abîme-t-il les nerfs ? Les causes et mécanismes en jeu

Avec le diabète de type 1 ou 2 vient souvent une hyperglycémie qui dure. Les petits vaisseaux qui alimentent les nerfs finissent par se détériorer si la glycémie n’est pas contrôlée, privant les nerfs d’oxygène et de nutriments. Les déchets produits lors de l’utilisation du glucose s’accumulent alors, participant à la dégradation progressive des fibres nerveuses.

Voici les facteurs connus qui alourdissent la balance pour les seniors :

  • Triglycérides trop élevés
  • Hypertension
  • Surpoids
  • Tabac ou alcool
  • Déficit en vitamines B

Plus ces éléments s’accumulent, plus le risque de neuropathie diabétique grimpe chez les personnes âgées. Si l’on laisse faire, le diabète provoque des dégâts à différents niveaux : vaisseaux altérés, fibres nerveuses fragilisées, défenses diminuées. D’où l’intérêt, sans cesse rappelé, de surveiller l’équilibre glycémique et de limiter les facteurs aggravants.

Reconnaître les symptômes : quand s’inquiéter et demander un avis médical ?

Chez les seniors, la neuropathie diabétique débute souvent par des signes ténus. On remarque parfois des picotements, un engourdissement ou cette drôle de sensation de fourmillement dans les pieds ou les jambes, surtout la nuit. Douleurs de brûlure, moins de sensibilité au toucher : ces troubles exposent à des blessures, des ulcères aux pieds ou même des chutes, particulièrement chez ceux qui vivent avec un diabète depuis longtemps.

Voici les troubles qui méritent d’être surveillés de près :

  • Douleurs ou crampes dans les muscles,
  • Faiblesse musculaire dans les mains ou les pieds,
  • Réduction des réflexes, même de façon insidieuse.

Face à ces symptômes, ne pas reposer la question trop longtemps. Attendre, c’est ouvrir la porte à d’autres problèmes sévères : infections, gangrène, voire amputation si un ulcère est négligé.

La neuropathie autonome se fait plus discrète, mais elle pèse sur le quotidien. Troubles digestifs comme des nausées ou une lenteur du transit intestinal, problèmes urinaires, libido en berne, fluctuations du rythme cardiaque… Même si ces signes semblent liés à une autre cause, ils méritent une véritable attention. L’apparition ou la persistance de ces symptômes impose une évaluation médicale rapide, car il s’agit alors d’un dysfonctionnement nerveux étendu.

En cas de blessure persistante sur un pied, de douleurs diffuses autrement inexpliquées ou de troubles digestifs tenaces, consulter sans tarder permet de mettre en place le suivi adapté.

Femme âgée marchant avec une canne dans un parc ensoleille

Quelles solutions existent aujourd’hui pour soulager et prévenir les complications ?

Pour freiner la neuropathie diabétique, tout démarre par une glycémie bien maîtrisée. Garder le glucose sanguin dans de bonnes limites freine l’évolution des symptômes et protège les nerfs. Pour cela, une alimentation équilibrée, de l’activité physique et des rendez-vous réguliers avec le médecin traitant restent la base. Il faut aussi penser à arrêter la cigarette, à surveiller sa consommation d’alcool et à contrôler son poids.

L’examen des pieds fait partie des réflexes à intégrer au quotidien : regarder la peau, déceler la moindre blessure, surveiller la couleur et la température. Un passage annuel chez le podologue permet de vérifier les réflexes et la sensibilité grâce au test au monofilament. Dès qu’une plaie apparaît, agir rapidement peut éviter de basculer vers l’ulcère ou la gangrène.

Pour soulager les douleurs neuropathiques, plusieurs traitements sont proposés. Les médecins prescrivent parfois des antidépresseurs tricycliques (type amitriptyline), de la duloxétine, de la gabapentine ou encore de la prégabaline. Pour cibler les douleurs localisées, certaines préparations topiques contenant capsaïcine, amitriptyline, ambroxol ou mépyramine sont utilisées en pharmacie hospitalière ou en laboratoire spécialisé. D’autres pistes comme les vitamines du groupe B, l’acide alpha-lipoïque ou la benfotiamine font l’objet de recherches pour leur potentiel de protection nerveuse.

À cela s’ajoutent des approches complémentaires : physiothérapie, ergothérapie, stimulation électrique transcutanée (TENS) surtout si la mobilité est affectée. Un suivi coordonné entre diabétologue, neurologue, podologue et rééducateurs assure une meilleure prévention des conséquences les plus graves.

Garder un œil sur sa santé nerveuse, consulter dès le moindre doute, c’est préserver chaque jour un pas de plus sur le chemin de l’autonomie.