La déshydratation sévère représente le principal danger du choléra, responsable de la majorité des décès liés à cette infection. Les solutions de réhydratation orale standards ne sont pas toujours disponibles dans certaines régions touchées.
Dans ce contexte, l’utilisation de selles d’eau de riz comme alternative s’est imposée dans plusieurs protocoles médicaux d’urgence. Cette méthode repose sur une base scientifique, validée par des études menées en situation épidémique. Les organismes de santé publique recommandent son usage sous conditions précises.
Le choléra : comprendre une maladie toujours présente
Le choléra, cette infection diarrhéique fulgurante, n’a rien d’un vestige du passé. Il continue de sévir dans les zones où l’eau potable se fait rare et où l’assainissement laisse à désirer. En cause, la bactérie Vibrio cholerae, qui prolifère à chaque faille du système sanitaire. Boire une eau souillée, manger un aliment contaminé, et la maladie frappe vite, en particulier lors de catastrophes naturelles ou de crises humanitaires qui mettent à mal les infrastructures.
Le tableau épidémiologique reste sans appel : dans le delta du Gange, certaines régions d’Afrique, l’Asie du Sud-Est, Haïti, le Yémen, le choléra persiste, parfois à bas bruit, parfois en flambée. Les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du CDC rappellent que les sérogroupes O1 et O139 provoquent la majorité des grandes épidémies. D’autres variantes, moins virulentes, passent souvent sous les radars, mais elles existent.
Quand la toxine cholérique s’attaque à l’intestin grêle, le patient perd en quelques heures une quantité d’eau et de sels vitaux. Enfants et seniors paient le plus lourd tribut. Le portage asymptomatique ajoute une dimension sournoise à la dissémination du pathogène. Surveillance épidémique, recommandations de prise en charge : l’OMS et le CDC restent sur le qui-vive pour freiner la progression du choléra.
Reconnaître les signes et symptômes pour agir rapidement
L’apparition soudaine d’une diarrhée aqueuse qui rappelle l’eau de riz doit alerter. Ce symptôme, véritable signature du choléra, s’accompagne régulièrement de vomissements et de crampes musculaires. Les pertes de liquide sont telles qu’en l’absence de geste rapide, la vie du malade est menacée en quelques heures.
Les populations les plus fragiles, enfants et personnes âgées, voient la déshydratation s’installer sans délai : soif intense, bouche sèche, regard creusé, peau qui se plisse sous la pression des doigts. Les urines se raréfient, parfois jusqu’à l’arrêt complet. La situation s’aggrave alors : tension artérielle qui chute, pouls difficile à percevoir, extrémités froides. À ce stade, le risque de complications rénales et métaboliques devient majeur.
Le diagnostic du choléra s’appuie d’abord sur la clinique, mais la coproculture, la PCR ou le recours à un test rapide dans les zones à risque viennent confirmer l’origine de la diarrhée. Sans intervention, le taux de décès grimpe à 50 %. Avec une prise en charge adaptée, ce chiffre s’effondre à 1 ou 2 %. Repérer les signes d’alerte, c’est offrir une véritable chance de survie, surtout lors d’épidémies.
Voici les symptômes typiques à surveiller en priorité :
- Diarrhée aqueuse abondante (aspect eau de riz)
- Vomissements
- Crampes musculaires
- Déshydratation sévère
- Oligurie ou anurie
Selles d’eau de riz : pourquoi cette solution est recommandée en cas de choléra
Quand le choléra frappe, la réhydratation orale devient la priorité absolue. Les pertes massives d’eau et de sels minéraux doivent être compensées au plus vite. Les solutions de réhydratation orale (SRO) sont la référence, mais dans de nombreux cas, leur accès reste incertain. C’est là que la suspension d’eau de riz prend tout son sens : une alternative simple, possible avec des moyens locaux, validée sur le terrain.
L’eau de riz, obtenue après une cuisson prolongée des grains dans une grande quantité d’eau, offre une composition intéressante : présence d’amidon, un peu de protéines, quelques minéraux. Ce mélange ralentit le transit grâce aux glucides complexes, et favorise une meilleure absorption du sodium. Moins de pertes hydriques, meilleure gestion des sels : l’efficacité de cette solution a été démontrée lors d’études au Bangladesh et en Inde, là où le choléra fait partie de l’histoire collective.
Les avantages de la suspension d’eau de riz sont concrets, surtout en situation d’urgence :
- Suspension d’eau de riz : facile à obtenir, accessible, simple à réaliser
- Diminution du volume des selles : gestion facilitée de la déshydratation
- Substitut des SRO industrielles lors de ruptures ou d’accès limité
Cette méthode ne se substitue pas à l’antibiothérapie quand elle est nécessaire, mais elle complète l’arsenal thérapeutique, en particulier pour maintenir l’état d’hydratation et limiter les complications métaboliques. Dans les dispensaires de campagne, cette approche a permis d’éviter bien des passages en réanimation.
Prévenir le choléra : vaccination, gestes essentiels et conseils pratiques
Pour contrer les poussées de choléra, la prévention reste le socle le plus solide. Les recommandations internationales, portées par l’OMS et le CDC, reposent sur trois piliers : vaccination, hygiène rigoureuse et accès à une eau potable.
La vaccination anticholérique prend tout son sens lors d’épidémies ou de voyages vers des zones endémiques. Plusieurs vaccins sont disponibles, Dukoral, Shanchol, Euvichol et, pour certains profils, Vaxchora. Leur efficacité varie selon le schéma vaccinal et le délai écoulé depuis la dernière dose. En France, cette prévention s’adresse principalement aux personnels humanitaires ou aux voyageurs exposés.
Mais la vaccination ne suffit pas. L’application stricte de mesures d’hygiène et d’assainissement demeure le rempart le plus sûr. Laver les mains à l’eau et au savon, consommer uniquement des aliments bien cuits, éviter l’eau non traitée : ces gestes font toute la différence. L’isolement des personnes malades, la désinfection des surfaces ou la gestion attentive des déchets infectieux sont également déterminants pour briser la chaîne de transmission du vibrio cholerae.
Pour réduire les risques au quotidien, certaines précautions s’imposent :
- Utilisez de l’eau bouillie ou traitée pour boire, se laver ou préparer les repas
- Privilégiez les plats bien cuits, servis encore chauds
- Lavez systématiquement les mains avant de manger et après chaque passage aux toilettes
La lutte contre le choléra s’appuie sur cette alliance : vigilance, adaptation aux contraintes du terrain, et engagement de chaque personne impliquée. Un effort collectif qui fait la différence, même là où les ressources manquent. Et si la maladie semble parfois insaisissable, chaque geste de prévention, chaque verre d’eau propre partagé, dessine la possibilité d’un avenir sans épidémie.


